Ce volume est le premier volet d'une série d'études consacrées à l'excès. Cette notion appartenant à la fois à la philosophie et à la littérature ne se laisse pas appréhender facilement. Polyvalent et polymorphe, l'excès est perçu comme un dépassement regrettable de la mesure normale des choses, comme un trop-plein, une profusion, une exagération, un débordement, aussi inquiétant que fascinant. Les articles réunis ici se penchent, pour le Portugal, sur les représentations picturales de la mort de la reine Isabelle ; sur le "hors-norme" du théâtre musical du XVIIIe siècle ; sur un franchissement des limites dans les mythes fondateurs vus par Cesário Verde et sur la subversion qu'engendre l'excès chez José Saramago. Pour l'Afrique, c'est la violence de la guerre coloniale, le débordement dans la façon d'ordonner temps et espace qui sont analysés chez Orlando Muhlanga. Pour le Brésil, les travaux portent sur la démesure de forme et de contenu dans les chroniques de Machado de Assis ; sur le naturalisme d'Adolfo Caminha, véritable esthétique de l'excès ; sur la caricature du "Jeca" de Monteiro Lobato ; sur l'écriture délirante de Samuel Rawet et sur les personnages morbides et obsessionnels caractéristiques du théâtre de Nelson Rodrigues.