Dans 7 classes de cycle 3 (Alpes Maritimes, Ardennes, Gironde, Hauts de Seine, Isère, Loir et Cher) une dizaine d'enseignants ont accompagné leurs élèves de 8 à 11 ans dans une lecture particulière, la lecture de paysages. Chaque classe devait sélectionner dans son environnement " un paysage représentatif" de sa région, le décrire, l'expédier aux autres classes qui devaient le dessiner et le retourner aux auteurs de textes : "Quant à la suite du premier dessin descriptif (mais n'est-il que cela ? ) envoyé aux autres classes, les premiers dessins reviennent, le mouvement spontané des enfants est de protester : Mais qu'ont-ils fait du chez-nous ? Ca n'est pas notre route, ça n'est pas notre foret ! (...) Nous habitons le paysage mais le paysage nous habite" remarque le professeur d'Histoire-Géographie qui a suivi ce travail du côté de sa discipline.
Nous en tenant à notre spécificité, nous avons, du coté de l'AFL, observé les choses du côté de la lecture et de l'écriture qu'est-ce qui fit défaut dans l'écriture pour que les dessins ressemblent si peu au paysage choisi. Qu'est-ce qui, d'autre part, manqua à la lecture des dessinateurs ? Lecture, écriture, lecture, réécriture, consultation de manuels de géographie, de textes d'auteurs... pendant 6 mois, les élèves ont comparé leur technique a celle des professionnels.
S'ils ont progressé dans la description, attentifs la précision du vocabulaire, la justesse des indications, à la cohérence d'un texte, ils ont découvert la force du point de vue qui rejaillit toujours même derrière les relevés les plus soigneux et les travaux les plus méthodiques. Aussi, quand, après plusieurs semaines de géographie nous leur avons demandé de décrire cette fois leur paysage comme s'il devait figurer dans un roman, c'est avec jubilation qu'ils ont pris l'exercice "Est-ce la difficulté du "scientifique ", Est-ce le réflexe vers ce qui constitue déjà des habitudes de lecture parce que l'enseignement est ainsi orienté, Pourquoi ce goût de " rêver le paysage"? (...) N'ont-ils pas suffisamment conscience d'eux-mêmes pour avoir envie de prendre conscience de leur environnement conclut le géographe rejoignant nos préoccupations initiales, celles qui furent à l'origine d'un tel projet : l'école, par ses choix.
laisse-t-elle penser que la maitrise de la langue ne se construit qu'à partir des écrits narratifs, négligeant le travail spécifique que tout lecteur, tout scripteur doit effectuer lorsqu'il travaille en sciences, en histoire, en mathématiques... en géographie ? Aussi, dans ces pages, l'information la plus réjouissante c'est que les élèves ont aimé lire des cartes, des descriptions, des schémas. des courbes de niveau et même...
les Instructions Officielles. Nous avons découvert combien la démarche scientifique, appliquée au territoire national, situait autrement les individus dans leur propre espace : " je parie pour l'enrichissement des racines de chacun " conclurons nous avec le géographe.