Les déplacements de population sont utilisés par les Etats ou
les groupes criminels pour isoler des populations qu'ils
prennent pour cible ou qu'ils veulent s'aliéner. Perte de
visibilité publique, privation des repères et des cadres sociaux
sont alors des processus complémentaires à la négation des
droits communs. Procédant ainsi, il est alors possible de faire
subir à ces populations des contraintes (déterritorialisation,
travail forcé…) ou des violences (famine, massacre,
génocide…). Ces phénomènes, qui ont acquis une ampleur
sans précédent après la guerre de 1914-1918, ne cessent de
s'accroître à l'échelle du globe. Mais leur réalité se double
aussi d'une dimension mémorielle. En effet, il y a une
mémoire des déplacements qui s'exprime maintenant à travers
la littérature, avec des expositions et dans des musées. Ce
dossier traite de ce double aspect historique et mémoriel dont
nous sommes les contemporains.