Depuis une vingtaine d'années, de nouvelles séries sont apparues dont on reconnaît qu'elles savent exploiter un formidable levier : une temporalité indéfinie et ouverte. Les héros ne sont plus ces êtres monolithiques, insensibles au travail du temps, mais des individus qui vieillissent en même temps que nous. De nouvelles façons d'articuler les intrigues apparaissent, jouant sur les emboîtements entre épisodes, saisons et série. Flashbacks et flashforwards, enchâssements et jeux sur les points de vue nous donnent accès à de nouveaux modes de narration. Si les séries changent nos visions du monde, ce n'est pas seulement par ce qu'elles en disent, mais d'abord par la façon dont elles le racontent. Ainsi, à leur manière, les séries nous obligent à repenser le récit.