" Pourquoi le cadavre? " Parce que tous les vivants, humains compris, cessent un jour de vivre et que leurs corps entrent inéluctablement en décomposition selon un ordre prévisible d'altération. Les cadavres offrent prise aux questionnements et enquêtes les plus diverses. Dans ce numéro, ils sont " en procès " et rendent compte de transformations pratiques et symboliques. Les auteurs -ethnologues, archéologues, biologistes, sociologues, historiens, juristes- se sont attachés durant plusieurs années à réfléchir ensemble à la variabilité et à l'universalité des attitudes funéraires, à l'extrême dangerosité sanitaire ou symbolique des corps morts. Attentifs aux effets sensoriels des cadavres et de leur décomposition, ils confrontent leurs visions disciplinaires et formulent quelques hypothèses fortes sur le " cadavre-déchet ", sur les formes de présentations et de représentations, sur l'intimité des émotions face à la " chose " ou sur les dimensions épistémologiques de cet objet de répulsion.