Tan'gun, le fondateur mythique de la Corée, est invoqué dans tous les discours sur ce pays. Pourquoi n'y ferions-nous pas référence, nous aussi, même si nous nous donnions pour objectif de déconstruire ces discours ? Chaque numéro fera appel à des spécialistes capables de manier des documents de première main, afin de poser ces questions : pourquoi la Corée, quand elle est évoquée, est-elle l'objet d'une telle désinvolture de la part de certains " chercheurs " ? Pourquoi la Corée peut-elle encore être présentée par des " traductions " signées par des gens n'en lisant pas la langue ? Pourquoi une certaine Corée favorise-t-elle ces pratiques ? Est-ce pour cela que la Corée, malgré les publications, n'est encore l'objet d'aucune représentation contradictoire spécifique ? Si la Corée parvient petit à petit à se faire connaître, lentement, il faut l'avouer, c'est d'abord par les images qu'elle fabrique ou invente. Le cinéma, enfin reconnu, initiateur de la vague coréenne (hallyu) plus réelle en Extrême-Orient qu'en Europe, et qui reste davantage une revendication qu'une réalité, la complexe question des quotas, l'informatique, l'internet et leurs avatars, dont la surprenante bd sur téléphone, le vidéo-art, initié par Nam June Paik qui vient de disparaître et auquel nous consacrons un dossier, la publicité, etc. Nous nous intéressons autant aux supports qu'aux contenus, ainsi qu'aux liens complexes et négligés avec les formes artistiques plus anciennes, comme la littérature.