La beauté est redevenue un objet de questionnement de la part des sciences humaines et sociales et ce numéro l'aborde sous plusieurs angles disciplinaires. Elle n'est pas à penser uniquement dans son rapport au grand art, comme harmonie des formes, des couleurs ou des proportions. Les beautés de la nature, les arts appliqués, l'esthétique ordinaire qui constitue notre environnement immédiat, en ville comme dans les campagnes, sont autant de réalités qu'une méditation contemporaine sur la beauté se doit d'inclure. Par ailleurs, la beauté corporelle est devenue centrale dans nos imaginaires, notre économie (financière aussi bien que libidinale), notre fonctionnement social, pour le meilleur (le souci de soi et de l'autre) et pour le pire (la tyrannie des apparences) qu'il s'agit de penser ensemble. Au-delà de la force des normes esthétiques imposées par les médias, ce qui frappe, c'est l'essentielle historicité de ce que nous tenons spontanément et à tort pour invariant et universel. La beauté est une valeur à la fois subjective et collective, universellement présente dans la construction du sujet et socialement déterminée.