Dans différents contextes, le genre se trouve aujourd'hui placé au centre de. la promotion d'identités nationales dites démocratiques, libérales et/ou progressistes. Pour montrer comment ces reconfigurations s'opèrent, ce dossier s'intéresse à trois univers professionnels et/ou associatifs articulant les hiérarchies de genre, de classe, de race et d'appartenance nationale : un centre de rétention pour étrangers en. Allemagne (Mathilde Darley), une entreprise multinationale implantée en Arabie Saoudite (Amélie Le Renard) et une ONG oeuvrant pour l'égalité hommes-femmes au Tadjikistan (Lucia Direnherger). Au sein de ces organisations, certaines personnes sont en position de prescrire des comportements à d'autres, de les juger et/ou de les sélectionner en fonction de la conformité de leurs propres comportements à des normes spécifiques de masculinité, de féminité et de sexualité. Des dispositifs et des pratiques de travail, institutionnalisés ou informels, façonnent des normes associées - aux yeux de celles et ceux qui les prescrivent - à une communauté nationale imaginée. L'analyse de ces situations de configuration locale d'interactions interpersonnelles sur un pied d'inégalité aide à comprendre la manière dont les questions de genre peuvent être un enjeu de pouvoir et de légitimation non seulement à l'échelle nationale mais également internationale. Hors dossier, Sophie Bernard s'intéresse au travail des caissières de super-marchés et d'hypermarchés face à l'automatisation des caisses, qui se traduit par une transformation radicale de leur activité.
L'analyse de trois univers articulant les hiérarchies de genre, de classe, de race et d'appartenance nationale (Allemagne, Arabie Saoudite, Tadjikistan) aide à comprendre la manière dont les questions de genre peuvent être un enjeu pouvoir et de légitimation non seulement à l'échelle nationale mais également internationale.