Sept mook a donné carte blanche à Gérard A. Jaeger afin qu'il nous fasse découvrir son espace de liberté. Cet écrivain suisse d'origine fribourgeoise, historien, essayiste, curieux de la vie a choisi de nous raconter la mer, ses ports, ses cimetières, ses intrigues, sa géopolitique.... "Homme libre, toujours tu chériras la mer". Source de vie, d'abondance, de liberté ou d'inspiration, depuis la nuit des temps, la mer nous fascine et nous attire. Que nous soyons soit poète, écrivain, pêcheur, marin d'eau douce ou expérimenté, chercheur ou simple vacancier. Car au-delà de son bleu sans limite, se trament des histoires rocambolesques, des vies ébouriffantes et des exploits fabuleux. Comme ceux des légendaires Barberousse, Barbe Noire ou Rackham le Rouge. Mais saviez-vous que ce flibustier cher à Hergé a effectivement existé et comptait parmi les membres de son équipage deux des plus célèbres femmes pirates ? Des écumeuses des mers qui subjuguèrent tous ceux qui ont croisé leur chemin, ennemis ou compagnons de fortune. Elles savaient jouer de la ruse et de la force, suscitant ainsi le respect, la colère et l'envie. Tout comme un certain Raspoutine dont le cadavre criblé de balles fut retrouvé dans les eaux gelées de la Neva, qui se jette dans la mer Baltique à Saint-Pétersbourg. Lien de cultures, la mer est le lieu par lequel circulent, depuis des millénaires, idées et marchandises. Et celui qui règne en maître sur ces lignes de commerce désormais globalisées, le roi des mers, c'est le porte-conteneurs. Raconter sa vie à bord, comme le fait le photographe Gregory Collavini qui a passé six jours en mer sur un cargo, c'est vivre la mer, en "homme libre" comme Charles Baudelaire. C'est l'écouter vous susurrer à l'oreille ce sonnet de Joachim du Bellay : "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage".