En lien avec la réforme de la formation professionnelle continue de 2018, ce numéro 50 de la revue SAVOIRS pose la question cruciale de la responsabilité en formation. Cette question se pense avec d'autant plus d'acuité qu'elle laisse envisager une véritable injonction à l'émancipation des individus quant à la prise en charge de leur formation, et vient transformer le citoyen usager de sa formation en citoyen client de sa formation. Soucieuse de promouvoir la liberté des individus dans le choix et la gestion de leur formation pour qu'ils décident par eux-mêmes de leur avenir professionnel, cette loi amène les contributeurs de ce numéro à discuter de ce qu'elle est susceptible d'augurer d'inédit dans le champ de la formation. Ils tentent d'appréhender, et de comprendre, cette injonction à la responsabilité que le législateur semble vouloir impulser chez l'adulte au travail ou en quête de travail dans le choix de sa formation. Sommes-nous, au final, face à une réforme propre au libéralisme économique ou au contraire, face à une réforme qui engage davantage un libéralisme politique ordonné à l'émancipation du citoyen ? Quelles en seront les incidences sur la manière de concevoir, organiser, vendre et acheter de la formation ?
Auteurs de ce numéro : Christian Batal, Jean-Pierre Boutinet, Jean-Louis Dayan, Gilles Pinte, Jean-Marie Luttringer, André Chauvet, Coralie Perez, Marc Dennery et René Bagorski.