Jusqu'au début des années 2000, l'histoire de Roanne, actuelle sous préfecture du département de la Loire, concernait essentiellement son passe antique. Le Moyen Age était considéré a travers les vestiges de son château dont la fondation, au Xe siècle, serait le signal de la renaissance d'une agglomération plus ou moins désertée après la chute de l'Empire romain. Après la découverte en 2004, lors d'une fouille préventive, d'un baptistère paléochrétien sur la place Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, l'ancienne place du Château, la vision traditionnelle du dédie de l'antique Rodumna et de sa désertion durant plusieurs siècles se trouve fortement remise en question. Le vaste cimetière qui s'étendait autour du baptistère confirme sinon le maintien de l'occupation du site a la fin dune siècle, du moins la présence effective, dés le, siècle, d'une population attige parle groupe baptismal. Une autre vision s'impose, une "histoire renouvelée" de la Roanne médiévale commence a s'écrire. En 2005, au Centre Hospitalier a quelque 700 m de la, la fouille d'un second cimetière lie a la paroisse Saint-Julien apporte des indices supplémentaires et ouvre de nouvelles questions sur la topographie de Roanne médiévale. Au fil des découvertes, on constate que la ville du haut Moyen Age a connu au plan régional un rang plus important qu'on ne le soupçonnait L'origine de la publication tient donc aux résultats de ces deux fouilles principales auxquels les auteurs ont joint ceux de la surveillance des tractées place Georges-Clémenceau en 2001 et de la fouille du site du Palais de Justice réalisée en 2002, ainsi que de divers sondages et surveillances réalisés dans le contexte des travaux de rénovation du centre ville. Malgré les difficultés de lecture des vestiges dans un contexte urbain très remanié, l'évolution du site du baptistère et de son contexte monumental est retracée de l'Antiquité à la fin du Moyen Age. Le volet funéraire, traité dans sa globalité, apporte des données chronologiques essentielles et caractérise la population inhumée. L'analyse architecturale du donjon et de son environnement bâti a été reprise avec minutie ; une relecture plus avertie de l'ensemble des découvertes anciennes pour la période médiévale renouvelle le discours sur le rôle et les étapes de la fortification. Plus généralement, le retour systématique a la documentation et aux collections mobilières des fouilla anciennes a conduit a reconsidérer des découvertes ponctuelles et à mieux les interpréter. Enfin, l'analyse des textes reprise a l'occasion de ces recherches, confrontée aux données archéologiques, éclaire l'histoire locale et régionale et donne corps é l'hypothèse originale d'une coseigneurie au Moyen Age central. Les responsables des fouilles et divers spécialistes réunis autour de Monique Le Nézet-Célestin livrent ici un bilan scientifique impressionnant qui marque assurément une étape pour la recherche historique et archéologique roannaise.