Les conférences réunies par les Nations unies au cours des années 1990 ont établi que les droits des femmes sont des droits humains. Elles ont donné à l'égalité entre hommes et femmes une place centrale dans l'avancée du développement et de la démocratie et consacré le soutien que le transfert aux femmes de véritables pouvoirs, selon la revendication formulée de longue date par le mouvement des femmes, pouvait attendre des gouvernements et des organisations internationales. La plate-forme d'action adoptée en 1995 à Beijing a été accueillie comme un referendum sur les droits humains des femmes dans douze domaines essentiels de préoccupation, des droits socio-économiques des femmes (tels l'égalité dans l'éducation, l'accès à l'emploi et au revenu, ou encore l'élimination de la pauvreté à leur participation politique, en passant par la lutte contre la violence dont elles sont victimes). Dix ans après la conférence de Beijing, ce numéro de la Revue internationale des sciences sociales s'attache à faire le point sur la situation et sur les droits des femmes des points de vue social, économique, culturel et politique. Les contributions se regroupent en trois thèmes larges : des analyses des évolutions politiques et économiques qui touchent les femmes en Asie et en Afrique ; les processus transnationaux ; et enfin les instruments juridiques, les indicateurs sexués et la mesure de l'accès des femmes au pouvoir. Quand on fait ainsi le point - conceptuel, méthodologique et politique - de la décennie écoulée, on note les progrès réalisés, mais tout autant le travail qui reste à faire pour les gouvernements, les organisations internationales et les associations de femmes