Indissociable du voyage maritime, la question des mobilités renvoie à des réalités fort diverses au sein de navires qui accueillent, le temps de la traversée, autant de microsociétés, aux contours variables, avec leurs inégalités et parfois leurs règles propres. Nombreux sont les motifs qui poussent à prendre la mer : la pêche et le commerce, bien sûr, mais aussi, via le jeu des migrations, l'espoir d'une vie meilleure, les opportunités de travail, la soif de terres ou de richesses, le désir de vivre une identité propre en toute liberté, ou tout simplement la nécessité de subvenir aux besoins d'une famille restée au pays. D'autres partent par goût de l'aventure, pour reconnaître de nouveaux horizons géographiques, pour fuir la misère ou la répression... Quand ils ne sont pas embarqués de force ! En plus des enjeux liés à la circulation des hommes et des navires, il convient de s'interroger sur les conditions de navigation, mais aussi, plus généralement, sur la vie à bord — ce qui renvoie fort logiquement au rapport entre voyage maritime et expérience vécue. Qu'elles soient imposées ou qu'elles résultent d'un choix individuel, familial ou communautaire, ces mobilités laissent des traces — souvent indélébiles — dans les corps, les esprits ou les attitudes. Pour beaucoup, la traversée est vécue comme une aventure périlleuse, surtout par les "terriens", qui font l'apprentissage de la mer, avec une succession d'épreuves, physiquement éprouvantes, et parfois même psychologiquement terrifiantes. L'arrivée à quai peut alors être perçue comme une véritable libération...
Indissociable du voyage maritime, la question des mobilités renvoie à des réalités fort diverses au sein de navires qui accueillent, le temps de la traversée, autant de microsociétés, aux contours variables, avec leurs inégalités et parfois leurs règles propres.