" La vie corporelle du Christ était d'une telle dignité, surtout à cause de la divinité à laquelle elle était unie, qu'il faudrait déplorer sa perte, ne fût-ce que pour un instant, beaucoup plus que la perte de celle de tout autre homme, même pour beaucoup plus longtemps. D'où ce que dit le philosophe du Livre III de l'Ethique (III, 12) que le vertueux aime la vie d'autant plus qu'il la sait meilleure, et cependant il l'expose pour le bien de la vertu. Pareillement, pour le bien de la charité, le Christ exposa sa vie qu'il aimait au plus haut point, selon ce verset de Jérémie (12, 7) : "J'ai remis mon âme bien-aimée aux mains de mes ennemis." "