Depuis une vingtaine d'années, l'archéologie des conflits contemporains, nouveau champ de l'archéologie française, a connu un développement actif et continu. La disparition des derniers témoins de ces conflits n'est certainement pas étrangère à ces nouveaux développements. Comme toute thématique émergente, celle-ci n'est pas sans soulever de nombreuses questions : en quoi réside l'apport de la recherche archéologique à la connaissance de ces conflits récents et du quotidien des soldats, tant au combat qu'en marge des opérations ? Comment documenter la vie et la survie des civils en temps de guerre et dans l'immédiat après-guerre ? Ou encore éclairer la privation de liberté, aussi bien dans les camps de prisonniers, les camps d'internement ou les camps de concentration ? Comment aborder des sites bien connus, déjà étudiés par les historiens et abondamment documentés par des archives, souvent des photographies, voire d'autres sources plus originales encore, récits, dessins, oeuvres d'art ou graffiti ? Quel besoin de conserver les objets retrouvés, qui sont généralement de l'ordre du multiple ou de l'industriel ? En relevant ces nombreux défis, l'archéologie est aujourd'hui en capacité de faire émerger une documentation alternative complémentaire dans un cadre pluridisciplinaire. L'objectif du présent volume est de proposer un premier bilan sur la méthode en abordant en outre les questions de valorisation et de gestion des vestiges, mais aussi de faire le point sur les acquis de la recherche et les problématiques émergentes.