l'objectif est d'éclairer les enjeux scolaires de l'écriture de soi, afin d'en débattre et de la mettre en perspective. Pour les différents auteurs, il s'agissait à la fois d'interroger la notion elle-même et de questionner l'éventuel paradoxe qu'il peut y avoir à scolariser ce qui est privé, voire à considérer comme enseignable ce qui souvent se présente comme spontané, tout en tentant de cerner la nature des apprentissages induits par le recours à l'écriture de soi. De ce point de vue, il apparaît que la provocation à l'écriture de soi, telle qu'elle est envisagée dans le numéro, répond à deux grandes familles d'objectifs
- la première est d'apprendre à écrire : écrire sur soi (et l'on rencontre alors l'appropriation du genre autobiographique mais aussi l'énoncé d'un jugement de goût) ou, plus largement, écrire à partir d'un soi qui fournit la matière (l'inventio) et permet au scripteur de travailler à la mise en mots, la mise en récit, etc.
- la seconde est d'apprendre à lire, à se construire comme sujet lisant. Dans ce cas, l'écriture de soi est une écriture qui accompagne la réception des textes, qui en favorise l'appréciation. Mais l'écriture de soi peut aussi être celle d'un autre qui nous tend son texte comme un miroir.