Le Littré distingue deux acceptions pour l'adjectif "errant" selon que l'on retient iterare ou errare comme origine étymologique. Iterare signifie voyager, errant prend alors le sens de qui voyage sans cesse comme dans l'expression, chevalier errant ou juif errant. Errare quant à lui définit le fait d'aller à l'aventure puis de faire fausse route, de se tromper. Cette homonymie rapproche alors errance de erremment et de erreur. L'erreur n'est-elle pas alors la rançon ou la cause de cette errance hors des repères protecteurs établis par les sédentaires ? L'errant qui s'éloigne du "droit chemin" est donc souvent perçu comme un marginal et son errance dès lors vécue comme une punition, voire une malédiction. Mais cette punition peut être une épreuve conduisant à une régénération. L'errance marque alors une étape de rupture avec le groupe, pérégrination qui met en péril l'identité voire l'intégrité du moi qui se dissout pour renaître autre. L'errance implique donc le risque de se perdre, mais qui ne quitte jamais "les sentiers battus" ne sortira jamais de l'ornière de l'habitude pour découvrir l'inconnu. C'est toute l'ambivalence de cette errance à la fois géographique et mentale, dangereuse et créatrice. Car l'errance qui n'est pas subie mais choisie, voire élue peut aussi être synonyme de liberté, de disponibilité à l'instant et de découverte. Loin des errements de la folie ou des divagations vaines, elle se fait alors sœur de l'espérance. Cet ouvrage explore la présence et le recours à ce thème aux multiples facettes dans la littérature, de l'antiquité au moyen âge et du XVIIe siècle à nos jours, en privilégiant la période contemporaine, en France et à l'étranger jusqu'en Allemagne et au Japon.
L'errance des Proétides : sauvage initiation des jeunes filles
Moyen Age
L'errance mentale chez Charles d'Orléans et les poètes de son temps
XVIIème siècle
La diversité de l'errance dans Le Roman comique de Scarron
XIXème siècle
Errance et désespoir dans Aurélia
Errants et chevaliers dans les Nouvelles asiatiques de Gobineau
XXème siècle
Errance et désillusion dans Les Grands Chemins de Jean Giono
Le syndrome de l'errance ou la fuite impossible dans les fictions de J-M.G
Jean Echenoz ou le roman errant
La vie errante selon Marcel Schwob
l'errance du Poète
La vie errante
L'errance du récit dans l'œuvre de Tahar Ben Jelloun
La " tribu errante " dans la poésie arménienne d'après 1915
Francis Berthelot
Siddhârta et Molloy, deux visages antinomiques de l'errance
Entre le désir d'enracinement et l'errance
Corps vidé, esprit errant : Faim, de Knut Hamsun
Mendiants, gueux et autres marginaux dans l'oeuvre d'Albert Cossery
Errance créative chez Matsuo Bashô, Kenneth White et Nicolas Bouvier
La Montagne dans le texte médiéval
Entre mythe et réalité
Jean-Michel Bonet, L'If ou l'olivier
Sagesse et perdition d'après le Conte du Graal de Chrétien de Troyes
Richard et Cosima Wagner
La revue Itinéraires et contacts de cultures publie dans son n° 34 les actes du colloque Andrée Chedid - Racines et liberté, premier à être tenu en France sur cet écrivain à l'œuvre nombreuse et importante
La Foule
Mythes et figures, De la Révolution à aujourd'hui
Amazonie, sein de la terre
Dominique Combe commente Les Planches courbes
Jules Verne entre Science et Mythe, Grenoble, Centre de Recherche sur l'Imaginaire
Lu photographie au pied de la lettre
Actes du colloque international d'Aix-en-Provence, 14, 15 et 16 janvier 1999, Aix-en-Provence