Ce vingt-septième numéro propose une exploration de la façon dont les oeuvres, à travers différents types de corpus (langues, littérature, histoire, cinéma, théâtre, poésie, etc.) rendent compte du déphasage et de la distorsion entre temps du mythe et temps de l'Histoire, entre temps de l'Histoire et temps de la mémoire historique, entre écoulement du temps et perception du temps écoulé. De nouvelles modalités de traitement du temps sont examinées et certains travaux permettent par ailleurs d'appréhender les changements de paradigmes dans la perception du temps d'une époque à une autre, d'un genre à l'autre, d'une oeuvre à une autre. Les douze études présentées dans ce volume examinent également les multiples jeux temporels (juxtaposition, superposition, confusion des temporalités et des chronologies) comme autant de stratégies destinées à mieux appréhender un réel à la fois perçu comme de plus en plus complexe et plus susceptible de se dérober à son appréhension objective. Les effets de la globalisation/mondialisation dans la perception et l'expression du temps nous ramènent ensuite à la question de la crise (qui suppose toujours un avant et un après), à la façon dont celle-ci modélise de nouvelles formes littéraires, dramatiques et artistiques. Il semble que les nouvelles données concernant la/les temporalité(s) bousculent les lignes esthétiques, remodèlent les formes pour une émergence de nouveaux rapports sociaux, esthétiques et idéologiques.
Ce numéro questionne comment les pratiques artistiques participent d'un état de la connaissance qui inclut les derniers développements des sciences dures (physique, physique quantique, neurosciences, psychologie cognitive, etc.).