Quand Michel Foucault décrivait nos sociétés de surveillance comme des panoptiques, la problématique était simple en termes de visibilité : qui voit (de haut) et qui est vu (en bas)? Avec l'essor des nouvelles technologies, cette économie s'est fortement complexifiée. A la fois du côté du pouvoir et du côté des pratiques résistantes, alternatives ou contestataires. Plus généralement, à l'époque de la surveillabilité numérique, chacun revendique désormais le droit de " rendre visible " une situation, un comportement, un conflit. Autour de plusieurs enjeux contemporains (la reconnaissance faciale et ses détournements, la cause animale, le renseignement de sources ouvertes, la surveillance des gares, la sousveillance et l'art surveillanciel), ce numéro de Quaderni propose d'explorer les contours de cette nouvelle pragmatique de la visibilité et de la contre-visibilité.