Depuis les travaux d'Esther Bick et des post-kleiniens sur la peau et ceux de D. Anzieu sur le Moi-peau d'autre part, le concept d'enveloppes psychiques a pris une importance considérable en psychopathologie clinique pour désigner les processus et phénomènes de contenance psychique. Ceux-ci concernent tant la clinique du normal que la psychopathologie, et se rencontrent dans le champ de la construction individuelle en appui sur l'intersubjectivité primaire, comme dans le champ des constructions inter et trans-subjectives (couple, famille, groupe, institutions, etc.). A ce titre, les processus de contenance sont soumis aux crises et mutations socioculturelles qui en modifient la forme et les effets. Les méthodes projectives constituent un outil de questionnement privilégié des enveloppes psychiques du sujet et de leurs aléas développementaux, non sans le risque d'un certain réalisme psychique. Aussi ce numéro de Psychologie clinique et projective aura à coeur, cinquante ans après l'introduction du concept, d'en réviser l'intérêt, la portée et les limites.