Fraternité et solidarité, sont-ils deux concepts qui se complètent, selon qu'on les regarde avant ou après l'apparition des blancs dans les cultures traditionnelles africaines ? Nous proposons, en articulant la psychologie individuelle éclairée de la psychanalyse, avec l'anthropologie psychanalytique des groupes, de repérer ce qui, dans le particulier peut se rapporter au paradigme de la destruction des sociétés dites fraternelles en Afrique. La question centrale serait entre mythes culturels et personnalités individuelles, de situer ce qui, en Afrique, ramène la solidarité traditionnelle,: nommée fraternité par les colonisateurs, à un pur effet de langage en contradiction avec la perpétuelle destruction de l'autre et de ses objets. Selon le mode d'investigation de l'archéologie, des strates les plus anciennes au plus récentes, l'anthropologie psychanalytique permettra d'étudier les traditions, évoquant à équivalence de l'animisme avec son " microcosme/macrocosme „ pour éclairer les parcours de ces groupes, ou micro-sociétés d'antan. Ici encore la notion de Sujet en tant que " parlêtre " nécessite des précisions sur ce qu'il faut entendre derrière ce néologisme signifiant. Dans ce " Parlêtre, mon frère ", la fraternité implique le Sujet dans tousses rapports aux autres. Non sans rappeler que le Sujet n'est pas le Moi de Freud ou de' la psychanalyse, le Sujet existé au langage en tant que Symbolique, le Sujet dans la psychanalyse au travail concerne le " wo es war, soll ich Werden ", analogue à : "deviens ce que tu es", ou bien, "là où c'était, je dois advenir ". Nous le retrouvons aussi dans le vécu initiatique de type chamanistique, où le sujet, particule du groupe, avec tous ses effets de parlêtre, sous l'emprise du jeu " conscient/inconscient" joue sa partie, parfois à l'insu de l'historien. C'est ce que nous avons voulu montrer. Qu'en est-il aujourd'hui, de " la Fraternité " après la décolonisation ?