Le terme d'accompagnement vient de l'ancien français "compain" c'est-à-dire celui qui mange son pain avec. Accompagnant et accompagné partagent le pain, et font côte à côte un bout de chemin ensemble. Qu'est-ce que l'accompagnement de nos jours ? Qu'est-ce qui le définit et comment les pratiques ont-elles évolué depuis une dizaine d'années ? Quelles sont ses caractéristiques et ses aspects ? Quelles formes prend-il actuellement ? Quelle éthique et quelles bases théo-riques sous tendent cette notion ? Dans la Loi du 11 février 2005, l'accompagnement constitue un mode de compensation pour les personnes en situation de handicap psychique, et en modifie les contours. Le po-sitionnement et le rôle de chacun des protagonistes de la relation d'accompagnement ont évolué. "L'accompagné" n'a plus ce statut passif, soumis aux directives de l'accompagnateur supposé savoir. Par le passé les services d'orientation prenaient des décisions sans même de-mander l'avis du principal concerné. Le sujet est devenu acteur de cette relation, avec une assise citoyenne à part entière, pouvant s'exprimer sur ses besoins (même s'il ne peut pas toujours les formuler clairement), sur les orientations qu'il souhaite prendre (même si celles-ci ne sont pas toujours linéaires, ou avec des détours qui sont autant d'expériences vécues). Il est sujet de son désir, et continuellement consulté sur son parcours. L'accompagnateur est près de lui, proche ou éloigné selon les moments, le guide, propose des voies, montre des chemins, écoute les suggestions mais en définitive c'est l'accompagné qui décide du chemin à prendre. Accompagner c'est être avec l'accompagné, c'est être avec lui, une présence pour lui, c'est lui être proche, le revaloriser.