Oui, il faut continuer à étudier l'Union européenne mais la gravité et la multidimensionnalité des crises que connaît l'Union imposent de questionner le logiciel des études européennes. Comment les sciences sociales peuvent-elles analyser le désenchantement vis-à-vis de la construction européenne ? Ne sont-elles pas, elles aussi, victimes des pannes de l'Europe ? Faut-il au contraire entonner l'air du "vive la crise !" et voir dans les incertitudes de l'actualité une occasion unique de rendre les études européennes plus scientifiques et objectives, en rompant avec le normativisme implicite de l'époque glorieuse dont est issu ce journal ? Politique européenne fête son cinquantième numéro en soulevant ces graves questions sur un mode résolument pluraliste. Un curieux numéro où se côtoient entretien, exercice de politique-fiction, lettre ouverte, auto-analyse... Mais aussi un numéro curieux qui s'efforce de regarder au-delà de la science politique de langue française en s'intéressant à différentes approches disciplinaires et en ouvrant des perspectives internationales. Il associe des compagnons de route qui ont participé à la revue ou l'ont soutenue depuis quinze ans.