Le Parti républicain à la croisée des chemins - Le GOP est-il prisonnier du reaganisme ? Quelle coalition électorale ? Les "guerres historiographiques"
Les premières semaines de l'administration Trump furent un feuilleton quasi permanent : la multiplication des décrets, les "tweets" provocateurs, les déclarations à l'emporte-pièce des nouvelles figures de la présidence, les démissions, les rumeurs, tout ceci fut particulièrement chaotique, au point que la popularité du nouveau président s'est effondrée, sauf au sein de ses électeurs. Ce décalage immédiat est une difficulté de plus pour un Parti républicain qui fait déjà face à bien d'autres. La saison des primaires 2016 démontrait en effet de manière frappante le gouffre qui s'était créé entre les élites du parti - l'establishment constamment évoqué dans les médias et qui correspond à peu près aux élus fédéraux et fédérés - et une base contestataire qui a finalement eu raison des candidats les plus prévisibles comme Jeb Bush ou Marco Rubio. Cette fracture est-elle le symptôme d'une crise plus générale du Parti républicain, voire de l'idéologie conservatrice elle-même ? C'est le point de départ de ce numéro de Politique Américaine que de voir dans la victoire inattendue de Donald Trump le signe d'un tournant majeur pour le GOP (Grand Old Party) et, plus largement, pour la scène politique nationale.