Depuis l'instauration du multipartisme au début des années 1990, la Mauritanie alterne entre coups d'état et phases de démocratisation. L'ombre du pouvoir prétorien ne cesse de planer sur les gouvernements civils et les militaires ont appris à mobiliser le discours global sur la bonne gouvernance en s'érigeant, à intervalle régulier, en salvateurs d'un ordre démocratique menace. C'est ainsi que le général Abdel Aziz s'est emparé du pouvoir en août 2008, brisant les espoirs soulevés par la fin du règne de Taya. A l'heure ou se tiennent des élections présidentielles contestées, ce dossier revient sur certaines questions érigées en enjeux démocratiques majeurs de la république mauritanienne, en particulier le retour des réfugiés Expulsés de Mauritanie en 1989 et la lutte contre la " terreur " islamique. Dans une perspective de longue durée, il analyse également les éléments de rupture et de continuité aux bouleversements politiques récents : par-delà la continuité des régimes, il s'interroge ainsi sur la constitution d'une classe hégémonique dans le pays, tout en mettant en évidence les nouvelles formes de mobilisation et de contestation sociale, y compris parmi les groupes subalternes. si elles restent encore peu visibles à l'échelle politique nationale, ces actions collectives sont le signe d'un ferment politique nouveau qui pèsera sans doute sur l'avenir de la Mauritanie.