La coopération internationale au développement est bousculée, tant par la perte de ses repères traditionnels Nord/Sud ou riches/pauvres que par la multiplication des problèmes globaux qu'elle est appelée à traiter. Aujourd'hui, la majorité des pauvres vivent dans des pays à revenu intermédiaire. La lutte contre la pauvreté devient alors plus politique que technique. Il s'agit de (re)penser la répartition des richesses au niveau national, bien au-delà des cadres d'intervention des agences d'aide. En même temps, le système de gouvernance mondiale piétine et les agences se voient confier des missions de plus en plus vastes : préserver les biens publics mondiaux et combattre le changement climatique, l'insécurité alimentaire, les pandémies, les conflits armés, etc. Les agences bilatérales et multilatérales sauront-elles intégrer ces enjeux globaux dans leurs cadres opérationnels ? Comment les acteurs émergents de l'aide - tels l'Afrique du Sud, le Brésil et la Chine - s'inscrivent-ils dans cette coopération internationale aux prises avec des objectifs multiples et des logiques souvent contradictoires ?