La destruction des écoles platonicienne et péripatéticienne d'Athènes en 86 avant notre ère signe la fin d'une époque où l'attachement à un courant philosophique se marque par une fidélité institutionnelle. S'ouvre alors une nouvelle ère, dite " des commentateurs ", où le lien à la pensée du maître se manifeste par l'étude de ses textes. Encouragée par le travail éditorial mené par Andronicos pour les oeuvres d'Aristote, et par Thrasylle pour celles de Platon, l'époque impériale voit ainsi fleurir les commentaires aux textes des deux philosophes. Pris dans une dynamique d'émulation et d'influences réciproques à partir de l'oeuvre d'Alexandre d'Aphrodise, platonisme et aristotélisme se transforment progressivement : tout d'abord rivaux, ils sont considérés par les derniers néoplatoniciens de l'Antiquité comme les deux emblèmes complémentaires d'une seule et même philosophie païenne. Ce sont les différents aspects de cette histoire qui sont présentés dans ce volume, depuis l'exégèse des textes d'Aristote par Alexandre, en passant par Amélius et son interprétation du Parménide de Platon, jusqu'à la réception d'Alexandre et de Porphyre au sein du néoplatonisme tardif de Simplicius, Philopon et David.