Parce qu'elles organisent la parole et la représentation du pluralisme, les assemblées sont des lieux d'ordre. Pourtant, du chahut dans l'hémicycle aux échanges d'insultes et parfois de coups, l'ordre parlementaire est souvent troublé. Les exemples récents des rixes à la Rada Suprême d'Ukraine ou des tensions au Congrès américain lors de la réforme de la politique de santé montrent que les épisodes de violence n'appartiennent pas qu'au passé. Ce numéro interroge le rapport spécifique que les assemblées parlementaires entretiennent avec le processus de pacification des moeurs politiques. Ses contributions envisagent ainsi les diverses facettes institutionnelles, historiques et sociologiques de ce phénomène. La rubrique " Sources ", enfin, souligne les efforts paradoxaux de l'institution parlementaire pour contrôler la violence de ses membres en la codifiant aussi bien qu'en la publicisant.