Le bien-être matériel rend-il heureux ? L'augmentation de la consommation de produits et de services se traduit-elle par une augmentation de la satisfaction individuelle et collective ? On voit (re)naître aujourd'hui des formes de mobilisation militantes contre la publicité et le consumérisme, ainsi que des " pratiques citoyennes " anti ou alter-consuméristes. En dehors même de la question de la contrainte écologique, on constate une réactivation de formes de critiques du capitalisme qui ne se réduisent pas à une critique centrée sur la production et le travail. Enquêter sur la fabrication de ces besoins dont nous n'avons pas besoin ne conduit-il pas à revitaliser, dans le champ de la théorie, des notions jugées désaffectées comme celle l'aliénation ? N'y a-t-il pas là une voie pour formuler une critique plus forte, car plus globale, du capitalisme mondial et de ses soubassements anthropologiques ? Le dossier de Mouvements s'efforce de refaire de la question des besoins une question politique.