A cheval sur le XVIIIe et le XIXe siècle, cet ouvrage propose une réflexion sur les modalités alternatives de participation à la vie politique en dehors du cadre défini par l'Etat comme légitime. Ce dossier analyse les interactions conflictuelles entre des acteurs ou des groupes d'acteurs et les autorités ou l'Etat, afin de réexaminer le paradigme de la "modernisation" des sociétés européenne et américaine aux XVIIIe et XIXe siècle. Ce dossier propose donc, à partir de l'analyse de cas précis, d'étudier des pratiques politiques qui sont a priori en dehors de l'espace politique institutionnalisé et qui, du coup, sont peu visibles en tant que telles. L'hypothèse de départ est donc que le politique est régulièrement ailleurs que dans les espaces définis comme politiques, et que les acteurs et groupes d'acteurs qui sont aptes à labelliser les pratiques comme politiques en laissent échapper bon nombre, de manière volontaire ou non. Tout en s'inscrivant donc dans les réflexions récentes proposées par la science politique sur ce sujet, cet ouvrage souhaite donc proposer une mise en perspective résolument historique de ces pratiques politiques, centrée sur les acteurs et non sur les institutions, et qui enjambe la rupture révolutionnaire, considérée comme le moment de la naissance d'une politique dite " moderne ". Les contributions réunies ici permettent de cerner les contours de pratiques politiques dans des lieux, dans des groupes sociaux, et à partir de supports qui sont tous inattendus du point de vue de leur caractère politique. Ils concernent à la fois des profanes (et notamment, les pratiques politiques populaires) et des professionnels ; des lieux légitimes de la politique (le gouvernement) et des lieux inattendus (l'économie, la "statistique") ; des pratiques qui sont traditionnellement considérées comme politiques, et d'autres non, telles que les suppliques, les souscriptions ou les pratiques religieuses. Elles concernent les XVIIIe et XIXe siècles, et sont situées en Europe et aux Amériques.
UNE ADMINISTRATION SANS DOMINATION ? LE PROJET CONSTITUTIONNEL DE 1790 OU L'EPHEMERE "MODERNISATION" DEMOCRATIQUE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE (1789-1793)
DES HOMMES D'AFFAIRES AUX AFFAIRES : LES ENTREPRENEURS DAUPHINOIS ET LES EVOLUTIONS DE L'ESPACE PUBLIC (ANNEES 1730-ANNEES 1820)
LA POLITIQUE AU SERVICE D'UNE DOMINATION SOCIALE, L'EXEMPLE DE LA SOCIETE JACOBINE DE HONFLEUR (1790-1795)
MOVILIZACIONES SUBALTERNAS Y DESAFÍOS AL ORDEN COLONIAL EN VENEZUELA A FINALES DEL SIGLO XVIII
LES ACTEURS ORDINAIRES FACE AUX IMAGES DE LA MONARCHIE
AUTOUR DE L'ICONOCLASME REVOLUTIONNAIRE DANS LES CALABRES (1848)
LA POLITISATION DE LA RELIGION AU TEMPS DE LA QUESTION ROMAINE DANS L'OUEST FRANCAIS (1860-1870)
UN ESPACE ALTERNATIF DU POLITIQUE ? LES SOUSCRIPTIONS AU PROFIT D'EXILES ETRANGERS ACCUEILLIS EN FRANCE, ANNEES 1820-1840
AVANT LA POLITISATION : ECONOMIES MORALES EN TENSION DANS LE MONDE HISPANIQUE AU XVIIIE SIECLE
A cheval sur le XVIIIe et le XIXe siècle, cet ouvrage propose une réflexion sur les modalités alternatives de participation à la vie politique en dehors du cadre défini par l'Etat comme légitime.