Chroniqueurs et historiens de l'art s'interrogent sur "l'art contemporain" , un phénomène qui domine désormais l'actualité culturelle dans de nombreux pays. C'est depuis la fin des années cinquante que "l'art contemporain" a entrepris de supplanter "l'art moderne" qui se voulait, pour sa part, l'expression de la pensée progressiste des mouvements d'avant-garde. Certains pensent qu'il s'agit là d'une évolution historique correspondant à une époque nouvelle, marquée par la propagation des mass-médias technologiques, par l'esprit post-moderne ou par la financiarisation spéculative. En fait, loin d'être un processus évolutif spontané, l'affirmation d'un "art contemporain" relèverait du mondialisme néolibéral, lequel proclame les valeurs absolues d'un formalisme artistique souvent creux. L'art contemporain serait ainsi une fin en soi, une reprise de "l'art pour l'art" de la fin du XIXe siècle.