Frederick Law Olmsted (1822-1903) ne fut pas seulement le concepteur de Central Park à New York, aux côtés de Calvert Vaux. Son nom est aussi associé à une myriade de parcs, d'avenues, de quartiers résidentiels, de campus, de sites naturels aménagés à travers l'Amérique du Nord au cours de la seconde moitié du XIX siècle. Il fut par ailleurs, au fil de ses voyages et de ses écrits, l'inventeur et le théoricien d'une manière nouvelle de faire les métropoles avec le paysage, par le maillage des espaces, une pensée à toutes les échelles, une vision systémique de l'aménagement. De cet héritage considérable, plusieurs dimensions sont explorées au fil de ce numéro des Carnets du paysage : les références et les influences croisées venues des villes d'Europe, le dialogue transatlantique, l'impensé de la question raciale dans l'adoption de cette nouvelle culture paysagère. Olmsted lui-même, par ses écrits, demeure un continent entier à explorer : n'était-il pas conscient, très tôt, de ce qu'apportent les paysages à la santé corporelle et psychique ? Autant de pistes que les contributeurs de ce numéro, historiens, paysagistes, critiques, nous proposent de suivre, dans ses pas.