Quel sens pour l'interprétation ? Interpréter, c'est d'abord "donner sens" : en l'occurrence, donner un sens à quelque chose qui n'en a pas, ou qui en a d'abord un autre. Mais l'interprétation elle-même n'a pas toujours le même sens dans tous les arts (arts plastiques, musique, théâtre ou cinéma) : signification, traduction (qu'est-ce que ça veut dire ? ), perception visuelle, identification formelle (qu'est-ce que je vois ? ), performance, exécution (quelle est la "bonne" interprétation ? )... Quel système pour l'interprétation ? A première vue, l'interprétation est essentiellement d'ordre linguistique : c'est ce qu'on appelle souvent la "lecture" de l'oeuvre (qui pourtant ne se lit pas toujours comme un texte) et de son fameux "message" supposé. Pourtant, savoir interpréter une image, ou un rôle pour un acteur, ou une composition pour un musicien, tout cela suppose bien d'autres systèmes (iconique, gestuel, acoustique)... Quelle limite pour l'interprétation ? L'interprétation, issue d'une longue histoire, se retrouve au croisement de nombreuses disciplines (exégèse religieuse, herméneutique philosophique, psychanalyse freudienne, sciences juridiques, etc.). Elle court toujours le risque de la réinterprétation, voire de la surinterprétation. S'il n'y a pas de "vrai" sens d'une oeuvre, pour autant toutes les interprétations sont-elles permises ? C'est ainsi que l'interprétation de l'art devient un art de l'interprétation. Avec des textes de : Anne Bernex, Pierre Beylot, Barbara Bourchenin, Xavier Daverat, Nathalie Heinich, Yann Kilborne, Gwénaëlle Le Gras, Emmanuel Plasseraud, Christophe Robert, Pierre Sauvanet, Johanna Schipper, Marina Seretti, Frédéric Vinot.