O. V. de L. Milosz, poète raté ? C'est du moins ce que feignait de croire le P. André Blanchet (S. J.) : "Un des poètes les plus vrais, un des plus hauts de notre langue et de toute langue. L'un des plus exigeants, l'un des plus complètement ratés. Mais raté comme Nerval et Baudelaire, comme Rimbaud et Verlaine. Comme Van Gogh". Dans ce cinquante-cinquième Cahier des Amis de Milosz, nous avons réuni des contributions d'auteurs qui pourraient faire leur cet éloge paradoxal. Ces artistes, ces écrivains d'aujourd'hui saluent l'oeuvre d'un poète pour ainsi dire ignoré de son vivant, et encore largement méconnu de nos jours, et dont la voix pourtant ne cesse de les émouvoir, de les hanter, de les inspirer. Peintre (Pranas Gailius) ou sculpteur (Klaudijus Pudymas), poètes (Arturo Cambours Ocampo, Gérard Engelbach, Delphine Durand), romanciers, nouvellistes ou essayistes (Antonio Costa Gomez, Jean-Luc Moreau, Georges-Olivier Châteaureynaud, Hubert Haddad, François Saintonge), tous reconnaissent en O. V. de L. Milosz une source féconde d'inspiration. Outre ce dossier, consacré à la réception actuelle de l'oeuvre de Milosz, le lecteur aura accès dans cette livraison à plusieurs chroniques, notes et informations, témoignant de la vitalité d'une association qui fête en 2016 ses cinquante ans. "Amis de Milosz" : l'expression semble convenue. Elle traduit pourtant l'étonnante proximité qui peut être la nôtre avec son oeuvre ; son "imminence", nous dit le poète et nouvelliste Christophe Langlois. Il ajoute : "Nous n'avons qu'à entrer dans son amitié offerte".