On a tous dans le coeur notre Brassens. On le reprend de préférence avec les copains d'abord, un Brassens éternel comme s'il n'avait jamais casse ? sa pipe, avec ses moustaches et son sourire en coin, ses chansons qu'il fait sortir de sa guitare, "par hasard, sur l'pont des Arts" ou sur les bancs publics peuple ? s d'amoureux. Comme on a le vin gai ou triste, on a le Brassens tendre ou me ? lancolique, joyeux ou belliqueux, selon qu'il chante Margot ou le vieux Le ? on, les pandores ou les monte-en-l'air, qu'il sonne les cloches au bedeau, au jeune comme au vieux con, ou embouche les trompettes de la renomme ? e. Qu'il ce ? le`bre Saturne, le ciel d'orage ou le regard enfui des passantes, les marchandes d'oignons ou une "jolie vache de ? guise ? e en fleur" . Comme vous le de ? couvrirez dans ces pages, il y a mille manières de faire le tour du monument Brassens. On y trouve rigueur et fantaisie, labeur et poe ? sie, acharne ? le labeur, le ? ge`re la poe ? sie. Pas e ? tonnant que, quarante ans apre`s sa mort, ses chansons coulent encore en nous comme l'eau de la claire fontaine. Traduit et interpre ? te ? dans le monde entier, lui qui n'aimait gue`re passer les frontie`res, fide`le en amitie ? comme a` Bobino, voici une le ? gende forte comme un roc, ge ? ne ? reuse et modeste. Increvable Brassens.