Comme Ionesco l'a formulé, la littérature empêche l'homme d'être indifférent à l'homme. Mais pourquoi, malgré les fables d'Esope ou La Fontaine et Le Roman de Renart, nous a-t-il fallu tant de temps pour admettre qu'elle nous permettait aussi d'entrer en sympathie avec le reste du vivant ? Le succès de La Vie secrète des arbres du garde forestier allemand Peter Wohlleben tout comme la banalisation des mots "végane" et "antispéciste" montrent qu'une prise de conscience a eu lieu. Pour l'heure, elle se traduit en livres - un déferlement éditorial sur les richesses du monde animal et végétal. Demain il faudra bien qu'elle se traduise en politique du vivant.