La lecture des réflexions offertes avec tant de prémisses et de prémices dans ce sixième numéro du Cahier du Jeune chercheur laisse s'imposer une expression, pour traduire l'exercice philosophique auquel s'adonnent les contributeurs issus de différentes Universités d'Afrique : translatio studiorum. L'expression est reprise de Souleymane Bachir Diagne (2017) qui montre que le transfert et l'appropriation des connaissances et des débats philosophiques et scientifiques ne se sont pas limités à l'espace occidental circonscrit par le trajet marqué par les cultures judéo-chrétiennes. Les circulations des mondes ont transporté connaissances et débats philosophico-scientifiques en des lieux divers, où est invalidé constamment le nationalisme ontologique et est continué l'héritage humain. Dans ce numéro du Cahier du Jeune Chercheur, les textes des contributeurs, résumés par le logico-épistémologue poppérien Marcel Nguimbi, sont proposés en français. Ils prolongent, à coup sûr, la translatio studiorum et l'acte d'appropriation, puisqu'ils prennent part, au regard de leurs prémisses et prémices, au débat d'idées philosophiques et scientifiques à l'époque contemporaine. Ils inscrivent l'Afrique dans le mouvement mondial de la pensée. En réfléchissant à partir des textes et de quelques expériences existentielles, des chercheurs espèrent contribuer à asseoir un philosopher susceptible de complexifier la raison philosophique (ou scientifique) et d'ouvrir, le cas échéant, le temps du recommencement de la pensée audacieuse, apte à redéfinir ses fins et ses méthodes, et à anticiper, sinon à accompagner, la construction, sur le continent, des sociétés ouvertes et ouvrant à un futur habitable et partageable par tous les humains. C'est le cas pour Dieudonné Boungori, Serge Apollinaire Ibata Ikongo, Guyet Neulord Kibangou, Dejarvine Domicelle Maniongui Bimbéné, Eric Miéranda, Christian Ngouari Mabiala, Serge-Roland Ongagna, Norbert Ampa, Femand Ngatsé, Mickaël Etiri, Kishiko Benza Flavie, Jean Bruno Bayette et Aristide Matthieu Clotaire Okoko.