C'est aussi une histoire de coeur. Aussi extraordinaire que cela paraisse, "la réponse cérébrale à ses battements serait à l'origine de la conscience de soi" , la conscience trônant, on l'aura vu, comme grand titre de couverture de ce mois-ci de La Recherche. Grâce à sa position centrale dans notre corps, le coeur constituerait un "point d'ancrage" pour différentes régions du cerveau (cortex somatosensoriel, cortex cingulaire, insula) et participerait à la "stabilité du soi" (lire p. 41). De telles explications, émanant de Catherine Tallon-Baudry, de l'Ecole normale supérieure de Paris, qui évoque dans nos pages ce qu'elle nomme un "soi minimal" , ont déjà de quoi bouleverser. De fait, c'est tout le dossier piloté par le journaliste spécialisé Gautier Cariou qui se révèle renversant.