L'année 2010 a marqué le cinquantenaire de l'attribution du Prix Nobel de Littérature à Saint-John Perse, et sans fonder une communauté homogène de " persiens ", les amateurs, lecteurs, critiques, enseignants, intéressés par la postérité toujours fragile de cette oeuvre réputée pour sa difficulté, ont pu trouver là une de ces occasions rares, d'en faire vivre la trace. Si 2007 avait pu livrer, en un rendez-vous académique de taille (la présence de textes du poète au concours de l'agrégation de Lettres), l'occasion d'une diffusion nouvelle de cette oeuvre auprès du public étudiant et universitaire, cette année du cinquantenaire fournissait le motif d'une transmission renouvelée, en dehors même des connaisseurs, en un moment où tant de mutations sont intervenues au cours des dernières années, dans les approches critiques. La nouvelle anabase se devait d'être au rendez-vous de cette commémoration, non comme un passage obligé et factice, mais bien comme le moment de miser sur un regain authentique. Quoi de mieux, en pareille circonstance, que de perpétuer l'élan à l'origine de notre revue, en un numéro à la fois dédié à l'événement, et reprenant dans le même temps la structure inaugurée avec le N° 1 ? Le signe, assurément, d'une pérennité déjà acquise, et le pari renouvelé de se faire l'écho d'une nouvelle vigueur dans notre rapport au poète.
Loïc Céry a créé le site Internet Sjperse.org et La nouvelle anabase. Il dirige à Paris I'IFUPE et prépare pour 2011 un ouvrage qui proposera de nouvelles pistes pour l'appréhension critique de la poésie de Saint-John Perse.