L'ouvre de Frédéric Jacques Temple, romanesque aussi bien que poétique, est tendue entre l'éloge de la diversité heureuse du monde et la description lucide des machines de destruction, entre les minutes heureuses, et les orages terrifiants, entre la mémoire la plus archaïque et l'invention de l'avenir, entre l'attachement aux lieux de l'enfance et le désir de voyager. Les premiers textes de Temple datent de la Seconde guerre mondiale où il a combattu : La guerre m'a déterminé à écrire a-t-il dit au cours du colloque qui lui a été consacré en décembre 2007, organisé par Béatrice Bonhomme, Laure Michel et Patrick Quillier de l'université de Nice. Ce volume réunit les textes des communications faites à cette occasion ainsi que neuf articles ou témoignages nouveaux. Une bibliographie complète des oeuvres de Temple figure à la fin du volume. De plus, Frédéric Jacques Temple a bien voulu nous confier des poèmes inédits et des photographies, ainsi sa présence chaleureuse accompagne-t-elle nos lectures. Proche de l'esprit même du poète, la rigueur des analyses littéraires de ce volume laisse aussi de la place à l'amitié et à l'imagination. Car l'ensemble de son oeuvre, réfractaire à tout dogme comme à toute affiliation, est animé d'une liberté frémissante. Ce qui la caractérise, c'est l'attention aux vibrations de la nature comme à celles de poèmes de Whitman, Rimbaud, Cendrars, des fugues de Bach et les simples émotions humaines : rencontre d'une cardabelle, passage d'un vol de tadornes, moments partagés avec un ami artiste, un vigneron de son pays, un chasseur Navaho, un pêcheur de Nantucket.