La pratique des " écritures secrètes " est aussi ancienne que diverse : codes secrets, écritures " clandestines", manuscrits dissimulés, samizdats, pseudonymes, jeux sur l'onomastique, romans à clés, pratique " secrète " de l'écriture en tant que " laboratoire caché". Dans cet ouvrage, il s'agit d'en distinguer diverses formes et d'en cerner les effets. Aborder les écritures secrètes exige d'interroger les processus d'encodage et de décodage, le rôle respectif de l'écrivain et du récepteur et le lien spécifique constitué par le " secret ". En d'autres termes, ce type d'écriture appelle une herméneutique. L'écriture secrète s'inscrit dans une relation entre le "maître du secret " et le récepteur, qu'il soit dupe, qu'il cherche à deviner ou qu'il " perce " le secret. De plus, la nature de ce dernier est problématique : s'agit-il d'un secret d'ordre transcendantal réservé à quelques initiés, s'agit-il de dévoiler Isis, de pénétrer les secrets de la Nature ou les mystères de l'âme ou bien le secret est-il immanent - l'image dans le tapis est-elle l'oeuvre elle-même en son rythme propre? Au cours de communications vivantes et de débats animés entre les chercheurs rassemblés, le sujet a fait l'objet de diverses approches : cryptages, d'Homère à Volodine ; ruses de l'art, des préraphaélites à Fluxus ; poétiques, fin-de-siècle, moderniste et post-moderne; théories, des néoplatoniciens à Derrida.