L'existence d'un " délit d'opinion " aux XVIIe et XVIIIe siècles n'a pas empêché une certaine liberté de pensée, mais celle-ci s'est exercée dans des conditions particulières : l'écrivain, le prêtre. le médecin. le naturaliste, le métaphysicien ou le penseur politique doivent recourir à des formes et à des détours significatifs, et la diffusion de leurs écrits suppose l'existence de réseaux complexes de copistes, de correspondants. de libraires, de colporteurs, de lecteurs plus ou moins discrets. Ce recueil fait état des avancées dans ces domaines de recherche au cours des dernières années, depuis la façon de travailler et d'écrire jusqu'à celle de déjouer la police. Les spécialistes de l'histoire du livre, de la censure et du droit sont ici associés aux chercheurs engagés dans les travaux sur la littérature clandestine à l'Age classique - masse de documents qui précisent les principales idées sur lesquelles se fonde la pensée de l'Europe moderne née des Lumières françaises, notamment dans les domaines de la morale, du droit, de la politique, de la religion, de la tolérance. Ce volume annuel fournit également une bibliographie exhaustive, des études, une documentation, des informations sur la littérature philosophique clandestine à l'Age classique et sur les recherches qui sont conduites dans le monde entier à son sujet.