Depuis le Moyen Age, les thèses n'ont pas manqué pour justifier les inégalités de fortune. Au xiiie siècle, le christianisme distingue les "bons" des "mauvais" pauvres, inutiles à lasociété. La Révolution soulève de grands espoirs, mais le premier xixe siècle appauvrit les masses et sacralise la propriété privée de plus en plus concentrée. Les inégalités ne sont pourtant pas une fatalité. Après 1918, le recours à l'impôt et les Etats-providence ont considérablement réduit les écarts de richesse. Pourquoi se résigne-t-on depuis quarante ans à les voir se recreuser ?