Depuis quelques années nous sommes témoins de plusieurs initiatives concernant l'application dans tous les domaines de la vie du langage dit inclusif. Des universités, des mairies, des secteurs entiers de la communication et du commerce et des cercles de linguistes prennent part à la substitution de notre langue (garantie par la Constitution) par un langage artificiel qu'on veut croire salutaire pour l'égalité des sexes. Que l'on veuille ajouter à l'éternelle quête de la provenance des langues la différenciation sexuelle, il n'y a aucun mal, au contraire même. Ce sera un enrichissement pour le savoir. Mais passer à l'acte, fournir des solutions, déformer la langue officielle, édifier à l'intérieur de la société française une communauté langagière distincte, introduire donc, forcément, une rupture générationnelle là où doit régner la continuité et la transmission. Ce sont là des signes qui ne peuvent pas laisser les écrivains indifférents.