Une des difficultés majeures auxquelles se heurte notre communauté internationale psychanalytique résulte de notre pluralisme de langues. Or, rien n'est plus utile au progrès de la psychanalyse, qui tient aux confrontations entre nos pratiques et nos modèles. Certes nous avons besoin de nous retrouver dans une communauté où nous partageons des vues identiques qui fondent notre recherche clinique et théorique. Mais les différences nous instruisent. Elles nous apportent des éléments nouveaux qui peuvent répondre à certaines de nos interrogations ou faire surgir des questionnements bénéfiques sur nos certitudes et nos habitudes. Le débat clinique et théorique entre psychanalystes est l'instrument majeur de la recherche dans notre discipline. C'est pourquoi, il est nécessaire de sortir de notre environnement linguistique, qui est aussi presque toujours un environnement culturel, pour mettre au travail ces différences et ces incertitudes. C'est là l'objectif majeur de notre revue et je suis heureux au nom de l'Association Internationale de Psychanalyse d'en saluer chaleureusement l'existence.