Plusieurs évènements depuis 3 ans ont sollicité notre attention aux conditions - notamment éthiques - de vie et de soins des personnes âgées vulnérables. Mais aujourd'hui ces personnes et leurs proches restent au coeur de tensions et de conflictualité. Leur situation est désormais menacée par la précarité pour la qualité des accompagnements à l'hôpital comme en Ehpad et aussi à domicile, y compris leur fin de vie. La raison principale est le sens dans le travail pour les professionnels de santé, qui reste fortement questionné à la suite de la crise sanitaire. Les valeurs l'humanité promues dans les établissements ne risquentelles pas de se trouver "hors sol" , réduites à des procédures réglementaires, des documents mais pas d'application, s'affranchissant de la parole, des envies de chacun, de leur potentiel de motivation. Il est devenu évident que les professionnels de santé ont besoin de retrouver du sens à leur mission, et que les personnes âgées vulnérables risquent de devenir des oubliées. Il y aurait urgence à porter plus d'attention à ceux à qui on porte le moins d'attention. D'une certaine manière c'est une dynamique collective qui serait fragilisée, ce sont des solitudes qui paraissent exacerbées, comme si on était renvoyé à soi-même en ayant perdu un fondement partagé et poussé au repli d'un individualisme protecteur, car les valeurs et le sens sont nourries par une pensée et une élaboration partagées que reflètent d'ailleurs les textes réglementaires. Nous serions confrontés à l'enjeu renouvelé de la co-construction dans les échanges et l'écoute mutuelle, à faire la promotion de la vie ensemble. Réfléchir ensemble le soin serait donner la parole aux soignants mais pas sans les proches et les personnes âgées.