L'expression de Lacan, " discrète fraternité " (Ecrits, Paris, Seuil, 1966) a nourri la réflexion de ce numéro. La qualité du lien, la dimension de la présence et de l'engagement en sont le fil conducteur. Parmi les articles : – En quoi la posture du spiritual care peut-elle influer sur le cheminement des soins ? – Une attention particulière au malade pour lui permettre de se sentir encore vivant /Témoignages d'aides-soignants – Le " travail du spirituel" serait-il plus approprié que celui de "besoins"? – La restauration des liens, une expérience spirituelle typique ? – Une posture collective de sollicitude peut-elle exister ?
Dans une tempête on recherche une main secourable, dans un désert un lieu habité. Ne pourrait-on pas qualifier ainsi la relation de soin engageant dans toutes leurs dimensions l'humanité attentive et compétente de l'un, l'humanité blessée de l'autre ? Si le spiritual care est généralement perçu comme une réponse du soignant à un patient qui fait l'expérience d'une souffrance existentielle, la relation de soin ne contient-elle pas en elle-même quelque chose de spirituel ?