Ce numéro explore la question du temps en tant que facteur de tensions entre les personnes liées à la maladie. C'est le temps qui s'écoule, avec des moments favorables ou non. La question, pour le soignant, du " prendre le temps de la rencontre ", du manque de temps et de disponibilité. Le handicap qui oblige à la lenteur, à accepter d'être à contretemps des tempos effrénés de la vie en société. L'urgence, par exemple des décisions éthiques cliniques, qui demande de se donner les moyens de se poser en équipe sans attendre. Le temps de parler, celui de l'écoute et du silence. C'est le temps qui interroge. Les histoires de chacun. Le présent avec la question de la patience et de l'impatience. Le futur associé à l'espoir, à la peur de souffrir ou d'être abandonné. Le temps des familles, nécessaire à la compréhension des enjeux, qui n'est pas forcément celui de la personne malade ou celui des professionnels de santé... Ce sont les écarts entre ces temporalités différentes qui nourrissent la conflictualité.