Et si la "personne âgée" était une personne comme les autres ? La personne qui vieillit, avec ses difficultés plus ou moins grandes, reste le sujet de son histoire et demande à être reconnue comme telle. La rencontre de la personne dans son plus grand dénuement déstabilise fortement. La reconnaissance d'une vulnérabilité réciproque pourrait être garante de la dimension éthique de la relation à l'autre. La vulnérabilité est ainsi du côté de l'interdépendance et de la responsabilité collective. La personne vulnérable a besoin d'être protégée mais aussi d'être encouragée dans sa capacité d'agir. A travers deux situations qui sont celle de la vie en EHPAD et celle de l'âgé à son domicile, la vulnérabilité et la dépendance au cours de la vieillesse sont interrogées afin de les prendre en compte sans les cristalliser, pour mieux comprendre les postures d'accompagnement et permettre de les ajuster. Différentes thématiques sont explorées : – notre regard sur la grande vulnérabilité avec son cortège de handicap fonctionnel ou cognitif, les représentations sociales dans une humanité partagée ; – l'isolement et le sentiment d'abandon des âgées très vulnérables ; le vivre-ensemble ou le risque de stigmatisation, entre solidarité et répugnance ; – la co-vulnérabilité, la charge émotionnelle et l'épuisement des accompagnants et des pairs-aidants ; – comment les conditions de la fin de vie des très âgés nous questionnent, dans un contexte législatif et sociétal où transparaissent désormais le problème du long mourir et le désir (ou l'injonction) de "bien mourir" et de mourir vite, et la poussée de l'individualisme ; – les projets de soins palliatifs en EHPAD ou à domicile ; la question des décisions médicales parfois hâtives et des limitations des traitements en fonction de l'âge des patients, typiquement dans le contexte d'urgence médicale.