Freud a mis au point la technique psychanalytique dans un but thérapeutique : traiter les troubles névrotiques, soulager les souffrances qui y sont associées, réduire les inhibitions qu'ils engendrent. Tout au long de son œuvre ce souci thérapeutique est réaffirmé, même si progressivement il en est venu à reconnaître les limites de la cure psychanalytique, voire ses insuccès et à s'intéresser de plus en plus à d'autres applications de la discipline qu'il avait créée. Pourquoi cette vocation thérapeutique de la psychanalyse a-t-elle été battue en brèche ? Pourquoi le désir de soigner est-il souvent conçu comme incompatible avec l'attitude analytique ? Pourquoi veut-on cantonner à la « psychothérapie » ce qui serait une visée étrangère à la discipline freudienne? La question du défi thérapeutique auquel le psychanalyste est confronté mérite donc d'être réinterrogée.
Revue dirigée par Didier HOUZEL professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université de Caen et chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Caen.